samedi 24 novembre 2012

Le triple A tient bon

Bercy nous communique : toutes les piles AAA en vente sur le territoire national n'ont pas perdu leur triple "A". Les Français peuvent donc continuer à les acheter en toute confiance. Une preuve supplémentaire de la solidité de notre économie.

La fuite à Bordeaux

On sait aujourd'hui ce que Nicolas Sarkozy a dit au juge Gentil lors de son audition : grâce à une fuite opportune, le journal "Sud-Ouest" s'en fait largement l'écho. Une fois de plus, le secret de l'instruction est totalement bafoué. On attend les mesures fermes contre cette infraction que va prendre madame le ministre de la Justice, qui a bien insisté sur le caractère moral et irréprochable qu'elle entendait donner à son action.

Les poilus de la BCE

Le Conseil européen a tranché : Yves Mersch fait son entrée au directoire de la Banque centrale européenne. Ce moustachu luxembourgeois a été nommé contre l’avis du Parlement européen, qui avait souhaité qu’une femme soit désignée. Les 6 membres du directoire et les 17 banquiers centraux représentant le Conseil des gouverneurs seront donc tous de sexe masculin. On sait que la finance est un milieu plutôt misogyne, où les qualités viriles sont glorifiées et encouragées. Mais il est regrettable de constater que les femmes comptent pour rien à la BCE, et que l’avis du Parlement élu compte pour du beurre.

Dallas à Paris

À la fin d’une semaine où le trio Copé-Fillon-Juppé nous a offert un épisode quotidien d’une ahurissante série télévisée, c’est le méchant emblématique mondialement célèbre, Larry Hagman, J.R., qui tire sa révérence. La coïncidence ironique est trop frappante pour ne pas être notée. Un scénariste qui aurait proposé le déroulé exact de ce qui s’est passé cette semaine à l’UMP aurait sans doute vu son projet refusé pour un manque total de crédibilité. Une fois de plus, la réalité (pitoyable) dépasse totalement toute fiction.
P.S. La politique peut être passionnante à la télévision : je vous conseille de regarder sur Arte la formidable série "Borgen", qui nous vient du Danemark.

jeudi 22 novembre 2012

Un jeudi à Bordeaux

Les médias ont passé la journée à faire des points réguliers sur l’audition à Bordeaux de Nicolas Sarkozy par le juge Gentil, qui parait-il ne l’est pas. Au soir de ce jeudi 22 novembre, on peut résumer les informations à ceci : on ne l’a pas vu entrer, on l’a à peine vu sortir, et on ne sait pas ce qui s’est dit. On sait seulement que l’ex-président a désormais le statut de témoin assisté dans cette affaire Bettencourt. Un exemple éclatant de la façon dont fonctionnent les médias : s’il n’y a pas de nouvelles, on fabrique de pseudo-infos pour occuper l’antenne et faire croire au public qu’il est efficacement informé, minute par minute. Et maintenant, une page de publicité.

Les élites à bonne école

Rémunérations extravagantes, primes conséquentes distribuées selon des critères opaques, enseignants payés en heures supplémentaires pour des horaires normaux, frais d’inscription très élevés, logements de fonction attribués de façon irrégulière, autoritarisme de certains membres du conseil d’administration, refus de la transparence, tout cela se passe dans la grande école qui est chargée de former les futures élites à... la bonne gouvernance des institutions publiques : Sciences Po. On comprend mieux le comportement arrogant, condescendant et désinvolte vis-à-vis de l’argent public de nos dirigeants présents et passés : ils ont été à bonne école. Interrogé par les médias, Jean-Claude Casanova, l’un des dirigeants de Sciences Po, a daigné répondre qu’il n’entrerait pas dans les détails de cette affaire, qui sont « trop techniques », et que le problème était en voie de règlement. La langue de bois et l’enfumage font aussi partie des matières enseignées.

lundi 19 novembre 2012

Crises à gogo

Le PSG est en crise, l’UMP aussi. L’Eurozone est en crise, l’automobile aussi (sauf les Allemands, évidemment). La société est en crise, avec les polémiques sur le mariage homosexuel et le droit de vote aux étrangers. Le couple est en crise, avec la séparation ce week-end de Mme Audrey et de M. Arnaud, annoncée par la dame dans l’indifférence générale, tous les médias étant braqués sur le vaudeville umpéen. Ce qu’il nous faudrait d’urgence, en fait, c’est une bonne crise de rire, pour nous changer les idées et nous apporter un peu de légèreté. Mais le comique aussi est en crise, avec tous ces humoristes qui ont envahi les télés et les radios, et qui ont un point commun : ils ne sont pas drôles.