mardi 30 août 2011

Du bouillon pour tout le monde

À chaque crise boursière ou financière, on accuse ces odieux hedge funds d’en être à l’origine, et les gérants de ces fonds donnent l’impression d’être gagnant à tous les coups. Cela n’a pas été le cas pour la crise du mois d’août, qui a vu tout le monde prendre un sérieux « bouillon » en Bourse. Le célèbre John Paulson, qui a gagné des fortunes en ayant prévu la crise des subprimes, n’a pas échappé à la débâcle : son fonds est en baisse de 35 % depuis le début de l’année, et il n’est pas le seul à subir une perte. De quoi consoler un peu les investisseurs qui possèdent un petit portefeuille boursier et qui se lamentent : vous n’êtes pas seul dans l’univers des moins-values. même les pros n’ont pas vu venir l’orage.

La victoire en tirant

Vous avez sans doute vu ces images des rebelles libyens tirant en l’air à tort et à travers pour fêter leur victoire. Vous pensez peut-être que dans tout Tripoli ces scènes se répètent à tous les coins de rues. Il n’en est rien. Comme le relate une reporter de CNN, c’est l’apparition des caméras qui entraîne la plupart du temps ces tirs frénétiques et ostentatoires. Le reportage de l’événement modifie donc les conditions de cet événement. Il est bon d’en être conscient.

samedi 27 août 2011

Les All Blacks veulent s'abstenir de perdre

L’équipe de Nouvelle-Zélande veut tellement remporter la Coupe du monde de rugby que les consignes ont été strictes : pas de sexe pour les joueurs pendant toute la durée de la Coupe. Aussitôt, Sean Fitzpatrick, un ancien des All Blacks, a été recruté pour appeler dans une publicité les supporters à faire de même. Si cette consigne fait tache d’huile, cela devrait entraîner un sérieux manque à gagner pour les centaines de prostituées qui viennent accompagner d’habitude ce type d’événements, et qui sont impatientes de proposer leurs services à la personne aux supporters esseulés. Verra-t-on des manifestations de rue pour réclamer une indemnisation ou la levée de cette restriction ? À moins que les supporters des autres équipes ne redoublent de vigueur pour pallier la défaillance de leurs alter ego. Après tout, personne n’a jamais prouvé que l’abstinence influait positivement sur les performances sportives.

La bonne étoile des dictateurs

Les médias font état aujourd’hui d’un « convoi de Mercedes en route vers l’Algérie », contenant peut-être de hauts dignitaires libyens, voire le Guide lui-même. La préférence des dictateurs, des cheiks arabes, des oligarques russes pour la célèbre étoile à trois branches est notoire. Cela n’est pas forcément du goût de Daimler, qui se passerait sans doute de ce genre « d’égérie ». Récemment, Abercrombie & Fitch, la marque textile préférée des adolescents, a proposé de l’argent à Mike Sorrentino, un participant à une émission de télé-réalité sur MTV, pour qu’il cesse de porter les vêtements de la marque ! Mercedes va-t-elle faire de même avec Kadhafi, dont les avoirs sont gelés par l’Onu ? Ce type de « parrainage à l’envers » pourrait constituer une nouvelle tendance de non-communication. On pourrait imaginer Rolex versant de l’argent à certains publicitaires trop bronzés, ou Vuitton rétribuant les femmes habillées en blanc et qui portent trop de bijoux en or. Quelle agence de publicité ouvrira la première filiale d’anti-parrainage ? Les paris sont ouverts.

jeudi 25 août 2011

iResign

Suite à la démission de Steve Jobs de ses fonctions de directeur général d'Apple, beaucoup de choses ont été dites ou écrites aujourd'hui, et parmi elles, beaucoup d'imbécillités et d'inexactitudes. Essayons d'y voir un peu clair.
- Non, Apple n'a inventé ni les icônes, ni la souris, ni l'écran tactile. Ces innovations ont été produites au SRI (Stanford Research Center International) et au PARC (Palo Alto Research Center), le laboratoire de recherche de Xerox, dans les années 70. Tous ceux qui ont utilisé un copieur Xerox l'ont fait avec un écran tactile, en pointant le doigt sur des icônes. Le drame de Xerox est qu'il n'a jamais vu le potentiel incroyable de ses propres inventions. Le génie de Steve Jobs a été de comprendre tout ce que l'on pouvait développer avec, et de perfectionner ces découvertes.
- Non, les produits Apple ne sont pas forcément à la pointe de la technologie. Des smartphones sont supérieurs, techniquement et dans leurs fonctions, à l'iPhone, par exemple.
Mais ce qui rend les produits Apple si désirables, c'est que la société offre un POINT DE VUE clair et net sur ce que doit être la technologie, la place qu'elle occupe dans notre vie, et ce qu'elle permet de faire.
Les produits Apple sont d'une étonnante simplicité d'usage (pas besoin de mode d'emploi), ils sont beaux et élégants, et ils offrent une expérience d'utilisation fondée sur le plaisir (iTunes, iMovie, Garage Band, etc.) et ces atouts sont développés jusque dans les moindres détails, sans compromis. Ils vous apportent une GRATIFICATION, comme un sac Hermès peut vous apporter une gratification, parce que c'est un objet exceptionnel. Voilà ce qui fait le caractère unique de la société, comme a pu l'être Sony dans les années 80 (le Walkman) ou un pionnier du design hélas un peu oublié : Braun (on ne dira jamais assez ce que le chef designer d'Apple, Jonathan Ive, doit à Dieter Rams, le génial designer de Braun).
Le génie de Steve Jobs est d'avoir eu cette vision, de n'avoir jamais cédé sur la perfection de sa mise en œuvre, et d'avoir su convaincre le monde entier qu'il avait raison (qui d'autre pouvait appeler Mick Jagger ou Bono au téléphone et les convaincre qu'il pouvait vendre leur musique de façon sécurisée pour 1 $ le titre ?).
Aujourd'hui la société Apple offre une "expérience" globale d'une fabuleuse cohérence : les produits, les applications, leurs noms, les interfaces, les packagings, les Apple Stores, la publicité, tout est simple, beau, intelligent, irrésistible. Souhaitons à Steve Jobs de rester encore longtemps parmi nous, pour continuer à nous offrir une belle alternative à la laideur, à la complication, à la médiocrité.

mercredi 24 août 2011

En voiture vers la victoire

À voir les images des rébellions arabes, on peut déjà en tirer un premier bilan : Toyota a vraiment vendu beaucoup de voitures dans la région.

Un complot contre l'euro ?

Les attaques contre l’euro venues des USA se sont intensifiées ces derniers temps. Après quelques économistes distingués et Timothy Geithner, la dernière est venue de M. Greenspan, qui déclare que l’euro « se décompose ». Peut-on lui rappeler que la monnaie unique européenne vaut aujourd’hui environ 1,43 $, malgré la crise, alors qu’elle valait par exemple 0,85 $ le 1er février 2002 ? pas si mal, pour une monnaie malade. D’autre part, prétendre que les ennuis des États-Unis trouvent leur source dans les problèmes de l’euro est pousser un peu loin le bouchon. La zone euro dans son ensemble est moins endettée que les USA.
Ces attaques viennent comme par hasard après deux événements d’importance susceptibles d’amoindrir la puissance du dollar : la dégradation de la note des USA par Standard & Poor’s, et la Chine qui leur demande avec insistance d’arrêter de vivre au-dessus de leurs moyens (la Chine est de loin le 1er créancier étranger des États-Unis, devant le Japon). Pour faire oublier ses ennuis, on dit que ceux du voisin sont plus graves. Vieille tactique. Le dollar est toujours la monnaie de référence, mais il se rapproche de plus en plus du statut d’une monnaie de singe, assise sur une montagne de dettes, et l’euro, dans l’avenir, pourrait lui faire de l’ombre, si l’UE arrive à mettre en œuvre une politique efficace et cohérente. Souhaitons-le.

Premières en série en Libye

L’affaire libyenne a donné lieu à une série de « premières » dont il faut souligner l’importance. Pour la première fois depuis longtemps, deux pays européens, la France et la Grande-Bretagne, ont pris le leadership d’une action militaire d’envergure, ne laissant plus aux USA le sempiternel rôle de « gendarme de la planète » et de décideur en chef (même si leur puissance de feu a fortement contribué aux opérations). Le fait que cette action militaire débouche sur un succès (a priori) n’en est que plus remarquable, et augure peut-être d’une redistribution des cartes géopolitiques dans l’avenir. On peut noter l’action décisive de la France, qui a effectué très vite les premières frappes, sauvant ainsi la mise aux rebelles de Benghazi, alors en très mauvaise posture face aux troupes de Kadhafi.
Pour la première fois aussi, un pays arabe, le Qatar, a clairement et fortement soutenu la rébellion dans un autre pays arabe (envoi d’armes en Libye et entraînement militaire des rebelles), ce qui est exceptionnel dans une région où les monarchies autoritaires et les dictatures se soutenaient les unes les autres. La solidarité des autocrates est peut-être en train de se fissurer.
Sous mandat de l’ONU, l’OTAN n’a pas hésité non plus à faire ce qu’il fallait pour assurer la victoire des rebelles, donnant une interprétation très large à son mandat (protéger les populations civiles). L’OTAN a clairement assumé le rôle de force aérienne des rebelles, détruisant massivement des objectifs militaires et ouvrant la voie vers Tripoli. La BBC et l’International Herald Tribune ont témoigné de l’ampleur des destructions (sans bavures vis-à-vis des populations). Cela nous change des troupes de l’ONU assistant passivement aux massacres de civils. Cette détermination est à louer : quand on décide de faire la guerre, c’est pour la gagner, pas pour la perdre, et les demi-mesures et demi-opérations sur le terrain n’ont conduit dans le passé qu’à des fiascos dont tout le monde a pâti.
Résultat de tout cela : un dictateur de moins au pouvoir. On peut s’en féliciter, même si le chemin vers la reconstruction risque d’être difficile.

mardi 23 août 2011

DSK, fin du premier acte

Les jeux sont faits. Aux USA, il n’y a plus d’affaire pénale DSK : le juge Michael Obus vient de confirmer l’abandon de toutes les charges. Kenneth Thompson, qui comptait bien se faire un nom et une réputation avec cette histoire furieusement médiatisée, n’aura pas atteint son but. Il ne nous aura pourtant rien épargné : description plus que crue de ce qui est censé être arrivé à sa cliente, production de celle-ci dans les églises noires, les forums féministes, pressions diverses et variées sur le procureur, demande d’un procès civil avant de connaître le résultat du pénal... Cela laisse un fort parfum d’arrivisme, d’opportunisme, d’appât du gain (aux USA, les avocats se rémunèrent en pourcentage des indemnités obtenues, et cette part peut représenter 30 ou 40% de la somme). Ces actions ont pu être menées au détriment de sa cliente : dans sa culture, une femme violée est victime d’un fort ostracisme et rejetée par sa communauté. Divulguer les moindres détails du rapport médical ne peut qu’aggraver les conséquences. De plus, les discours des différents avocats de mme Diallo à New York et à Paris semblent excessifs, fortement biaisés, partisans au-delà de ce qui peut être attendu, et par là, contre-productifs ? Pour ma part, si j'avais des ennuis, je ne choisirais pas ces gens-là pour assurer ma défense.
Au moment où il y a tant d’autres événements d’importance (Libye, Syrie, crise économique...) la mobilisation des médias français peut paraître à la fois démesurée et un peu obscène : cette histoire n’est après tout qu’un fait divers, et DSK n’est plus ni directeur général du FMI, ni candidat à la présidentielle (et il ne le sera évidemment pas). À l’heure de l’audience, CNN était bien plus intéressée par les événements à Tripoli. À chacun ses hiérarchies. Espérons que l’action civile ne déchaînera pas la même frénésie.

Problèmes de riches

Roman Abramovitch, milliardaire russe, propriétaire du club de foot de Chelsea, est très déçu. Il n’a pas pu amarrer son yacht de 162,5 m, l’Éclipse, au quai du port d’Antibes : le navire est trop long. Il a donc été contraint de jeter l’ancre dans la baie, et de prendre sa navette pour aller à terre. Il faut dire que ce tout nouveau yacht est le plus long du monde, 50 cm de plus que celui de l’Émir de Dubaï, qui ne s’en remet pas. C’était notre rubrique : les méga-riches ont de méga-soucis.
(Source AFP).

lundi 22 août 2011

Le sens des priorités

À lire, à voir ou à écouter les médias aujourd’hui, il y a donc deux événements d’importance mondiale : la chute imminente du régime libyen et... le probable abandon des charges contre DSK. Il serait peut-être plus judicieux d’attendre les déclarations du procureur demain mardi avant d’en faire des tonnes et de commencer à spéculer sur l’avenir du mari d’Anne Sinclair.
Le régime libyen semble donc toucher à sa fin. Si c’est le cas (souhaitons-le), les Cassandre de tous bords qui avaient prédit l’enlisement, voire la catastrophe, iront se rhabiller, et mangeront leur chapeau par la même occasion. On peut rendre hommage au président de la République d’avoir été ferme et déterminé dans cette entreprise, comparé à la frilosité américaine (rendons aussi hommage aux britanniques). Pour une fois, l’OTAN mérite des éloges. Ces « printemps arabes » successifs sont quand même la meilleure surprise de l’année, et apportent un formidable démenti à la stratégie du terrorisme prônée par Al-Qaida et consorts (dégât collatéral : Samuel Huntington, qui prédisait « le choc des civilisations » entre l’Occident et l’Islam extrémiste, se reconvertit aujourd’hui dans « le choc des cultures », voulant opposer la culture anglo-saxonne et la culture latino aux USA. Bon courage). Et maintenant, Bachar Al-Assad ? L’ophtalmologue et ses sbires semblent les plus redoutables de la région. Espérons que le peuple syrien pourra en venir à bout.
« Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux », écrivait La Boétie. L’enseignement à tirer de tout cela est que, quand les peuples se lèvent, rien ne leur résiste. Le courage et le désir de liberté peuvent déboulonner les statues les plus solides. Souhaitons que le prix à payer ne soit pas exorbitant.
Question subsidiaire : que vont devenir les « amazones » de la garde rapprochée de Kadhafi ? Va-t-on les reconvertir en hôtesses d’accueil des ministères du nouveau régime ? En guides touristiques ? En maîtresses-nageuses sur les plages ? En professeures de gymnastique ?

dimanche 21 août 2011

DSK, retour vers le futur ?

Nafissatou Diallo est convoquée demain par le procureur Cyrus Vance. Si les charges contre DSK sont abandonnées, il sera très intéressant de voir la fébrilité et les commentaires que cela va provoquer au PS. Les jours prochains promettent du spectacle.

Vers la dictature numérique ?

Dans le match tablettes contre PC, il y a un enjeu bien plus important qu’une simple question de matériel : l’accès libre au web. Avec un PC (ou un Mac) et votre navigateur préféré, vous avez accès à l’Internet sans aucune restriction ; ce n’est pas le cas avec une tablette, qui vous impose l’achat ou le téléchargement gratuit d’applications pour fonctionner, et qui restreint donc votre accès au web (ex : avec une tablette sous Androïd, on ne peut pas se connecter directement aux points Wi-fi SFR). C’est particulièrement le cas d’Apple, qui essaie d’enfermer ses clients iPhone et iPad dans un univers exclusif et fermé (refus du Flash par exemple, qui vous prive de beaucoup de vidéos ou d’animations sur le web). Cette société, qui s’est bâtie dans les années 80 sur les idées de liberté et de simplicité face au monopole IBM, se retrouve aujourd’hui en position de censeur intransigeant vis-à-vis de ses utilisateurs, ce qui est vraiment décevant. Même chose pour les smartphones, qui restreignent de fait votre libre accès au web (pas d’application, pas d’accès). Si dans l’avenir, la majorité de l’accès au web se fait par smartphones ou tablettes, ce sera un accès à un Internet « dirigé » et diminué. Allons-nous accepter tout cela comme des veaux sans réagir ?
D’autre part, les discussions en cours chez les « Trois sorcières » Orange, SFR et Bouygues pour restreindre les offres web illimité ne sont pas rassurantes (voir l’article d’OWNI*). Cela va complètement à l’encontre de la liberté du web, et à rebours de son évolution. On peut imaginer des tentatives futures de favoriser les contenus des opérateurs par un meilleur débit, et de faire payer plus cher les autres pour un accès réellement illimité. Numéricâble et Free ont fait savoir leur désaccord vis-à-vis de ces projets. C’est une bonne nouvelle, mais mieux vaut rester vigilant. La dictature numérique pourrait être la plus sournoise de toutes.

*http://owni.fr/2011/08/19/fin-internet-illimite-fixe-orange-sfr-free-bouygues-telecom/

vendredi 19 août 2011

Mauvais théâtre

À voir la réaction des marchés boursiers hier et aujourd’hui, le petit théâtre Sarkozy-Merkel de mardi a fait long feu. Les marchés ont une capacité que n’a pas le bon peuple, face à ce genre de simagrée : celui de réagir en moins de 24 h et de montrer clairement ce qu’ils pensent de ce qu’ils ont vu. Avec les dégâts collatéraux réels ou à venir sur l’économie. Quand les politiques vont-ils « percuter » et passer enfin des paroles aux actes, et des demi-mesures aux décisions fortes et courageuses ? Le temps presse, les choix se réduisent, plus on tergiverse, plus la facture sera lourde. Qui croyez-vous qui va la payer ?

La vacance de Monsieur Hulot

Nicolas Hulot ne sera donc pas présent aux Journées des Verts à Clermont-Ferrand. Il prend une « distance bienveillante ». Cette délicieuse expression viendra s’ajouter avec bonheur à une collection déjà fournie, qui consiste à dire le contraire de ce que l’on pense, mais avec une atténuation, pour ne pas fâcher franchement (croissance négative, soutien critique, contre-vérité, etc.). Tout cela contribue magnifiquement à la confusion des esprits. Monsieur de Talleyrand disait : « la parole a été donnée à l’homme pour dissimuler sa pensée ». Cet expert en fourberies a toujours raison aujourd’hui. Peut-être faudrait-il fonder un Comité de défense des mots justes, pour tenter de retrouver un peu de lucidité ?

jeudi 18 août 2011

Le printemps des nantis

Le mouvement lancé aux USA par Warren Buffett (les méga-riches doivent payer plus d’impôts) et repris en France par Pierre Bergé et Maurice Lévy, va-t-il connaître la même ampleur que les printemps arabes ou les Indignés à Madrid ? Aujourd’hui, c’est Geoffroy Roux de Bézieux, PDG de Virgin Mobile, qui déclare « qu’un geste des plus riches n’est pas à exclure ». Verra-t-on les nantis défiler dans les rues et exiger de payer plus, avec à leur tête Madame Bettencourt et Monsieur Bernard Arnault, comme les célèbres duettistes Chérèque & Thibault ? Les politiques devraient se méfier : si ces initiatives se multiplient, et s’ils continuent à nous gaver de paroles non suivies de décisions fortes, l’avenir risque de se faire sans eux. Ce qui ne serait pas forcément une mauvaise nouvelle.

mercredi 17 août 2011

Morale sélective

David Cameron, le premier ministre britannique, vient de dénoncer « l’effondrement moral » de la société outre-manche, suite aux émeutes récentes. Espérons que cette stigmatisation s’adresse aussi aux parlementaires qui ont abusé à outrance des notes de frais (certains pour faire aménager des bassins destinés au bien-être de leurs canards), aux journalistes convaincus d’écoutes téléphoniques illégales, aux policiers fortement soupçonnés de collusion avec ces mêmes journalistes, aux financiers qui ont recommencé à spéculer après avoir été sauvés de la faillite par l’argent public, aux grands patrons et à leurs rémunérations mirifiques alors que leur société est en perte... Re-moraliser la société britannique ? Vaste programme, comme disait le Général, à propos d’une autre grande ambition (mort aux cons !, qu'il a vu écrit sur une jeep lors de la libération de Paris en 1944).

Les riches veulent payer plus !

Il est intéressant de mettre en parallèle l’obstination de N. Sarkozy à ne pas imposer les plus riches, et la tribune libre de Maurice Lévy dans « Le Monde » demandant exactement cela : imposer plus les « nantis », dont il fait partie. À l’instar de Warren Buffett (voir ci-dessous), le président de l’AFEP (Association française des entreprises privées) est tout à fait d’accord pour un effort fiscal supplémentaire de la part des hauts revenus, pour contribuer à la réduction de la dette, et il ne doit pas être le seul. Pendant ce temps, la bavasserie franco-allemande de mardi n’a donné lieu qu’à des paroles, et pas des actes. La suggestion de nommer M. Van Rompuy président d’un nouveau « Conseil de la zone euro » est risible : cet ectoplasme n’a aucun poids politique ni économique, il sera la marionnette du couple Sarkozy-Merkel ; la ficelle est un peu grosse. Si l’on continue à ce rythme, les politiques vont réussir à faire ce que les banquiers ont raté de peu : mettre par terre tout le système économico-financier mondial.

mardi 16 août 2011

Warren Buffett, notre héros

Dans une tribune libre* parue hier dans le « New York Times », Warren Buffett, deuxième fortune américaine derrière Bill Gates, demande à être imposé davantage. Il note que ses impôts ont représenté 17,4% de ses revenus en 2010, contre une moyenne de 36% pour les 20 personnes travaillant dans son bureau, qui gagnent considérablement moins que lui. Dans un article remarquablement détaillé qui mériterait d’être intégralement traduit en français, W. Buffett dévoile les mécanismes qui permettent aux super-riches de réduire fortement leurs impôts. Il demande au Congrès et au gouvernement US de se mettre sérieusement au travail, d'augmenter les impôts pour les super-riches et de ne pas faire porter le fardeau par les classes moyennes et les plus modestes. La richesse peut donc aller de pair avec la moralité. C’est une bonne nouvelle.

*http://www.nytimes.com/2011/08/15/opinion/stop-coddling-the-super-rich.html?_r=1

Sagesse chenue

Keiko Fukuda, judoka japonaise de 98 ans, vient de se voir décerner la plus haute distinction de cet art martial : la ceinture noire dixième dan. Sa devise : « Soyez fort, soyez gentil, soyez beau ». Malgré le fait qu’elle n’est pas sur Facebook ni sur Twitter, souhaitons-lui beaucoup de « followers ».

Un été sans marronniers

En jargon de presse, un « marronnier » est un sujet « bateau », utilisé par les médias quand l’actualité est pauvre (du genre : l’immobilier dans votre ville, le salaire des cadres, les francs-maçons, la nouvelle prostitution, pour ou contre le bio, les arnaques de l’été, etc.). Rien de tel cet été. La tempête boursière, la crise des dettes souveraines, les événements en Libye, en Syrie, en Somalie ont largement fourni des sujets. On peut simplement regretter que les journalistes professionnels soient en vacances, et que ceux qui restent accumulent les informations inexactes, les chiffres approximatifs, les noms écorchés, etc. Un été sans marronniers, mais pas sans reproches.

Les arbres qu'on abat

Plusieurs livres écrits par nos ténors politiques (ou supposés écrits) sont annoncés dans les semaines et les mois qui viennent, détaillant leurs programmes et leurs « solutions pour la France ». C'est la version littéraire de la propagande, et la question que l’on peut se poser est la suivante : ces ouvrages méritent-ils les arbres qu’il a fallu abattre pour les imprimer ?

samedi 13 août 2011

Tout n'est pas si noir

C'est l'été (si, si), à la veille de ce long week-end du 15 août, essayons de trouver quelques bonnes nouvelles.
En Allemagne, on commémore le cinquantenaire de l'érection du mur de Berlin (12/13 août 1961), construit, comme chacun sait, pour empêcher les populations de l'Ouest de se ruer vers le paradis socialiste qu'était la RDA. La bonne nouvelle étant que le Mur n'existe plus depuis bientôt 22 ans.
Après qu'un vent de panique a soufflé sur les marchés boursiers de la planète, ceux-ci sont repartis furieusement à la hausse ces derniers jours. Comme disait Mme Bonaparte mère à propos de la gloire de son fils : "pourvu que ça dure".
Les émeutes en Grande-Bretagne ont eu leurs vilains, mais aussi leurs héros, comme le relate un article du "Figaro". Des gens comme vous et moi qui ont su se rappeler que la nature humaine est aussi capable du meilleur.
La météo s'améliore un peu, timidement. Les aoûtiens seront-ils plus bronzés que les juillettistes ? Réponse à la fin du mois.
Enfin, pour ceux qui ont l'esprit grand ouvert, le 13 août est la Journée internationale des échangistes (Swingers Day, en anglais). Votre vie aurait-elle besoin d'un peu de "swing" ? Commencez par dire bonjour à vos voisins, cela pourrait mener à la chute d'autres murs (vous reprendrez bien un peu de ma femme ?).

mercredi 10 août 2011

Ô rage, ô désespoir

Les raisons des émeutes en Angleterre sont les mêmes qu'en France : le désespoir de ne pas pouvoir trouver sa place dans une société qui a beaucoup promis et rien tenu, et la rage de voir certains posséder toujours plus alors qu'on ne peut rien avoir. Les émeutiers rentrent chez eux avec des gadgets électroniques, des portables, des lunettes de soleil et autres objets de l'hyper-consommation qu'ils ont pillés, faute de rentrer chez eux avec un contrat de travail. La répression ne fera que contenir le problème, elle ne le règlera pas. La première chose que veulent ces jeunes, c'est d'être considérés, et que leur existence soit reconnue, plutôt qu'ignorée et ghettoïsée.

Plages mortelles

Du fait des algues nocives, plus de 30 sangliers sont morts au mois de juillet sur les plages bretonnes, et aucun au mois d'août. Ces sangliers étaient donc des juillettistes. Comme je le disais dans "la France binaire" ci-dessous, chacun doit choisir son camp.

mardi 9 août 2011

L'Europe des ectoplasmes

Face à la succession d'événements importants ces derniers temps, famine dans la Corne de l'Afrique, massacres en Syrie, crise de la dette, baisse sévère des marchés boursiers, nous avons entendu N. Sarkozy, A. Merkel, D. Cameron, S. Berlusconi et les autres. Mais où est Monsieur Van Rompuy, le président du Conseil européen ? Où est Madame la baronne Ashton, chef de la diplomatie ? Muets. Disparus. Rien d'étonnant à cela : ils ont été choisis justement pour ne pas faire de l'ombre aux egos nationaux. Leur charisme d'ectoplasme était leur meilleur atout pour ces fonctions. En ces temps difficiles, l'Europe aurait pourtant intérêt à parler d'une seule voix. Pour l'instant, cette voix est muette.

Surcharge pondérale

Aux USA, où 6 Américains sur 10 sont en surpoids et 3 sur 10 en surpoids pathologique, même la dette est obèse. Standard & Poor's vient simplement d'exprimer ce que tout le monde pouvait constater, mais que personne ne voulait reconnaître : le roi est nu, ou plutôt, le roi est trop gros. Cette dette américaine est réellement trop énorme (plus de 14 000 milliards de $), le temps du régime est arrivé. Mais les mesures prises ne sont pas suffisantes pour faire maigrir le patient, et le consensus politique n'est pas là : c'est la signification de la dégradation de la note AAA à AA+. Comme pour un être humain, la difficulté consiste à mettre en œuvre un régime efficace, mais qui ne tue pas le patient, ou qui n'entraînera pas de carences. C'est ce délicat équilibre que les USA doivent réaliser : faire maigrir la dette sans tuer la croissance. La position jusqu'auboutiste et irresponsable des Républicains n'incite pas à l'optimisme.
Autre réflexion sur ces notes : l'alphabet n'aide pas à y voir clair. AAA représente 20/20, AA+ 19/20, comme l'explique Carol Sirou, responsable de S&P pour la France*. L'Espagne est ainsi notée AA (18/20) et l'Italie A+ (16/20). Si les agences de notation utilisaient ce système "/20", ce serait beaucoup plus clair et simple pour tout le monde, et sans doute moins dramatique dans ses effets (passer de 20/20 à 19/20 n'est tout de même pas une catastrophe). Mais il est vrai que la simplicité n'est pas populaire chez les économistes ; il suffit de les lire pour s'en convaincre.
*Interview donnée à Libération.

dimanche 7 août 2011

Alphabet meurtrier

Standard & Poor's, la plus importante des agences de notation financière et économique, a donc dégradé la note des États-Unis (on imagine Barack Obama dans la cour de la caserne S&P, face à un triple rang de banquiers et d'investisseurs horrifiés, alors que l'analyste-chef en costume rayé lui arrache les galons "AAA" de ses épaulettes). Sitôt la nouvelle connue, les médias se sont précipités sur tous les économistes qui n'étaient pas en vacances. Quelles conséquences, quelles répercussions cette dégradation va-t-elle entraîner ? C'est grave, docteur ? Quand on lit les conseils ou les avis autorisés de tous ces experts distingués, on constate beaucoup de contradictions. Dans la liste des 400 plus grandes fortunes du monde que le magazine économique "Forbes" publie chaque année, à ma connaissance, il n'y a aucun économiste. Si ces gens-là savaient toujours quoi faire, ils seraient riches, non ?
Plus sérieusement, les agences de notation et les marchés boursiers vont obliger les dirigeants de la planète à faire, le dos au mur et dans l'urgence, ce qu'ils auraient déjà dû faire dans la sérénité et la coordination. Comme un écolier qui attend le dernier moment pour faire ses devoirs, dans la fébrilité et la précipitation. Pour un enfant c'est compréhensible, pour un grand dirigeant mondial c'est inadmissible. Les politiciens (et nous avec) vont payer cher la pitoyable pantalonnade américaine autour du relèvement du plafond de la dette, et les égoïsmes européens vis-à-vis des dettes souveraines.
En ce qui nous concerne, l'Europe économique va donc se faire de force, par la pression des marchés, et non pas par volonté.
Pour terminer, on peut être sûr d'une chose : s'il existait une agence de notation pour les politiciens, aucun d'eux n'obtiendrait la note AAA.

samedi 6 août 2011

La bombe inhumaine

Le 6 août 1945, le capitaine Paul Tibbets, aux commandes de la super-forteresse volante "Enola Gay", larguait "Little Boy" au dessus d'Hiroshima. À 8 h 16, la première bombe atomique "guerrière" explosait, causant de 70 000 à 140 000 morts, selon les sources. Le 9 août suivant, Nagasaki connaissait le même sort. C'est un lien étrange qui unit les USA et le Japon, le seul pays au monde à avoir utilisé l'arme atomique (contre des populations civiles), et le seul pays au monde qui en ait été victime. Le sujet a longtemps été tabou au Japon, et les survivants ont été l'objet de rejet et d'ostracisme (voir le très beau film de Shôhei Imamura, "Pluie noire"). Comme chaque année, les Japonais vont commémorer l'événement, qui prend une résonance particulière 4 mois et demi après la catastrophe de Fukushima. Aujourd'hui, des pays aussi peu rassurants que le Pakistan, la Corée du Nord, l'Iran, possèdent l'arme nucléaire ou veulent l'acquérir. Peut-on imaginer que l'un de ces pays puisse s'en servir un jour ? Si l'on considère la longue série d'atrocités commises par différents peuples au cours du seul 20e siècle, cela n'incite pas à l'optimisme. La nature humaine est régulièrement capable d'être inhumaine, parfois au nom "d'intérêts supérieurs" dont la légitimité apparaît souvent plus que douteuse, avec le recul du temps. Il serait bon de s'en souvenir, et de rester toujours lucide et vigilant.

vendredi 5 août 2011

Les deux Bruxelles

Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, déclare aujourd'hui à Bruxelles que les institutions européennes travaillent d'arrache-pied pour rassurer les marchés et endiguer la crise de confiance concernant les dettes souveraines. À Bruxelles aussi, le Roi des Belges a demandé à Elio di Rupo de former un nouveau gouvernement ; mais seulement après un repos bien mérité, considérant que treize mois de vacance gouvernementale avaient épuisé tout le monde. Les négociations reprendront le 16 août.

Ça ne va pas fort

Ça ne va pas fort du côté des Bourses : -3,89% à Paris, -3,43% à Londres, -3,40% à Francfort, -3,89% à Madrid, -5,16% à Milan, -4,31% à New York hier 4 août, anniversaire en France de l'Abolition des Privilèges (4 août 1789). "Le marché a envie de baisser, il a besoin de finir sa purge pour se stabiliser", a déclaré Meir Benamram, vendeur d'actions chez Aurel BGC. Les investisseurs commencent à réaliser l'énorme problème des dettes souveraines. Si la confiance était cotée comme matière première, elle vaudrait plus cher que l'or, compte tenu de sa rareté.
Ça ne va pas fort du côté de l'immigration clandestine : selon des témoignages, plusieurs dizaines d'immigrants seraient morts ces derniers jours non loin de l'île italienne de Lampedusa. Ces dizaines s'ajoutent aux autres dizaines qui ont déjà péri lors de voyages de l'espoir qui se transforment en tragédies. Le printemps arabe a laissé la place à l'été meurtrier.
Ça ne va pas fort du côté de la démocratie : la répression en Syrie aurait fait plus de 1600 morts. Que peuvent faire les grandes démocraties occidentales, à part des blocages d'avoirs et des déclarations laborieusement mises au point ? Rien. Et que font les autres pays arabes ? Rien.
Ça ne va pas fort du côté de la décence : Sue Rabbitt Roff, une universitaire britannique, a proposé que les étudiants endettés paient leur scolarité par des dons d'organes rémunérés. Cette déclaration n'a pas réellement provoqué d'indignation en Grande-Bretagne. De toute façon, quand on connaît la vie des étudiants — fumette, soirées alcoolisées et malbouffe — on peut se poser la question de la qualité de ces organes (plaisanterie douteuse).
Ça ne va pas fort du côté des palaces européens : la faute au ramadan, qui a commencé début août. La riche clientèle du Golfe est retournée chez elle, laissant des étages entiers désertés. Les prix des chambres sont en baisse, c'est le moment d'en profiter.
Ça ne va pas fort du côté du graphisme : Alex Steinweiss, l'inventeur de la pochette de disque, qui nous a offert des dizaines de créations mémorables, s'est éteint à l'âge de 94 ans. Dans le même temps, on vend de moins en moins de disques (son travail est réuni dans un livre richement illustré édité chez Taschen).
Ça ne va pas fort du côté de la météo : juillet pourri, août pas mieux pour le moment. Les bookmakers parient sur septembre.

mercredi 3 août 2011

Murdoch : première condamnation

Dans l'affaire des écoutes illégales du News of The World, la justice britannique vient de frapper, en toute indépendance : Jonathan May-Bowles, "l'entarteur" de Rupert Murdoch lors de son audition devant la commission parlementaire, vient d'être sévèrement condamné à 6 semaines de prison et à une amende de 250 livres (285 €). On ne brave pas impunément la loi en Grande-Bretagne.
(Source : AFP).

Le BEA s'alarme

Après les protestations de toutes parts suscitées par la publication du rapport qui mettait en cause les pilotes du vol AF 447, le BEA* plonge dans l'embarras, suite aux révélations de la presse évoquant la suppression d'un paragraphe relatif à l'alarme de décrochage de l'avion, qui aurait contribué à la confusion dans le cockpit. Il serait prudent d'attendre le prochain rapport (définitif ?) pour connaître (éventuellement) les causes exactes de ce tragique accident, en rappelant qu'il a eu pour départ la défaillance des sondes Pitot, de fabrication française (voir mon post du 29 juillet, "Le BEA et le port du chapeau"). Les enjeux économiques sont évidemment importants, mais la vérité devrait primer sur toute autre considération, pour la sécurité aérienne et l'indépendance de cet organisme. Un expert qui cède aux pressions n'est plus un expert.
*Bureau d'Enquête et d'Analyse de l'aviation civile.

Vous n'auriez pas un milliard de dollars ?

L'Arabie saoudite annonce la mise en chantier prochaine de la plus haute tour du monde (1000 m), qui devrait avantageusement détrôner la tour Burj Khalifa de Dubaï (à peine 828 m). Le coût du projet est estimé à 1,2 milliard de dollars. Selon l'ONU et les organisations humanitaires actives dans la région, c'est justement la somme qu'il faudrait pour venir en aide aux populations de la Corne de l'Afrique frappée par une sévère famine. Le monde a-t-il absolument besoin d'un nouveau phallus de verre et de métal qui servira avant tout à flatter l'ego de ceux qui le possèderont ? Lors du tsunami de 2004, qui avait ravagé (entre autres) le plus grand pays musulman de la planète (l'Indonésie), on avait pu constater la faible solidarité spontanée des pays du Golfe, qui avaient fini par contribuer en trainant les pieds, sous la pression morale de la communauté internationale. Voici peut-être une occasion de faire un peu mieux ?

lundi 1 août 2011

Transparence

Merci à Jean-Marie Le Pen de nous rappeler régulièrement la vraie nature du Front National, face aux efforts de sa fille pour le repeindre aux couleurs pastel. Chassez le naturel...

Acta est fabula

En français : "la farce est jouée". La mauvaise comédie donnée par les parlementaires américains vient d'aboutir à un accord in extremis, selon la meilleure dramaturgie du théâtre de boulevard. Que des politiciens aient préféré faire passer leurs intérêts partisans avant le bien public n'est pas très étonnant. Quand on regarde cet accord d'un peu plus près, on s'aperçoit qu'il autorise un relèvement du plafond de la dette de 2100 milliards de $, mais qu'il comporte aussi 917 milliards de $ d'économies dans un premier temps, et 1500 milliards supplémentaires à venir, notamment sur les programmes Medicaid (santé des plus défavorisés) et Medicare (santé des gens âgés) ; et aucun impôt supplémentaire sur les plus hauts revenus. Warren Buffett a été très clair, il y a quelque temps, en déclarant : "la lutte des classes existe toujours, et c'est la mienne (la classe des super-riches) qui est en train de gagner". Vous connaissez donc les perdants.

La France binaire

Juilletiste ou aoûtien ? Mer ou montagne ? Bretagne ou Côte d'Azur ? Hôtel ou chambre d'hôte ? Salé ou sucré ? La France fonctionne essentiellement en mode binaire, et souvent en opposition. Ceux d'en haut contre ceux d'en bas, les patrons contre les employés, Paris contre la province (pardon, les Régions), la Gauche contre la Droite, tous ces antagonismes donnant lieu à l'un des plaisirs les plus français qui soient : débattre et argumenter sans fin pour avoir à tout prix raison. C'est le mois d'août, vous avez peut-être un peu de temps pour réfléchir, je vous propose de choisir votre camp : mocassin ou chaussures à lacets ? Caleçon ou slip kangourou ? Chocolat au lait ou chocolat noir ? Thé ou café ? Bio ou pas bio ? Couette ou couverture ? Plutôt douche ou plutôt bain ? Boîte manuelle ou boîte automatique ? Essence ou diesel ? Mac ou PC ? Vous n'avez pas le droit de rester neutre.